"As minhas palavras têm memórias ____________das palavras com que me penso, e é sempre tenso _________o momento do mistério inquietante de me escrever"
sexta-feira, 29 de janeiro de 2016
À lire dans www.lefigaro.fr
Alain Finkielkraut, un Immortel ému... mais un peu nerveux
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Par Noémie Halioua
Mis à jour le 29/01/2016 à 16:46
Publié le 29/01/2016 à 11:02
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NOUS Y ÉTIONS - Le philosophe a été reçu jeudi à l'Académie française. Le Figaro a assisté à sa réception et raconte le déroulement de cette prestigieuse cérémonie.
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À 14h30, les invités commencent à pénétrer par les portes de l'Académie française. Ce 28 janvier, ils sont plus nombreux que jamais, et pour cause, Alain Finkielkraut, l'un des philosophes les plus populaires - mais aussi des plus clivants - de l'époque, s'apprête à devenir «immortel».
Le tout-Paris de l'intelligence est là: de Pierre Manent à Régis Debray, de Pascal Bruckner à Jean Daniel en passant par Fabrice Luchini, Jacques Julliard, Franz-Olivier Giesbert, le grand Rabbin de France Haïm Korsia, Yasmina Reza... des éditeurs, des journalistes, tous ont pris place pour la cérémonie dans cette salle circulaire de colonnes en marbre et surplombée de la célèbre Coupole du Collège des Cinq Nations. Autour du dôme, on peut lire l'inscription en latin: «Il siégera sous son ombre au milieu des nations.» (Sedebit sub umbraculo ejus in medio nationum). Gravée en lettres d'or, cette phrase du prophète Ezéchiel a été choisie par Richelieu.
Soudain l'assemblée s'agite. Manuel Valls fait son entrée, suivi d'une trentaine de journalistes. «Il était obligé de venir?», demande un convive à son compagnon: «Non pas du tout... François Hollande était venu pour l'élection de Dany Laferrière, mais la présence d'un homme politique n'est pas obligatoire.» lui répond-il. La venue du premier ministre n'avait pas été annoncée. Elle surprend tout le monde.
Roulements de tambours
À 15 heures, retentissent les tambours de la Garde républicaine: la cérémonie commence. Le public se lève et les académiciens font leur entrée, munis de leur épée et habillés du costume traditionnel, brodé de rameaux d'olivier vert et jaune que l'on appelle «l'habit vert». Hélène Carrère d'Encausse, le secrétaire perpétuel, l'historien Pierre Nora ainsi que l'écrivain Amin Maalouf, prennent place sur le pupitre qui surplombe la pièce. «La séance est ouverte», annonce alors le président de séance.
Immédiatement, Alain Finkielkraut débute son discours. Chaque mot est ciselé, la voix est posée. Seules les mains qui tiennent les feuilles tremblent et trahissent l'émotion du philosophe. «On y trouve de l'émotion et de l'humour» dira plus tard une dame, en manteau de fourrure gris. Durant une heure, comme il est de coutume, l'auteur de La Défaite de la pensée évoque la vie et l'œuvre de son prédécesseur, Félicien Marceau.
L'exercice est ardu: l'auteur de Chair et Cuir avait été accusé de collaboration pendant la guerre. Finkielkraut rend justice à son prédécesseur en le lavant de tout soupçon d'antisémitisme. «Félicien Marceau a toujours su préserver sa singularité. Reste qu'il faisait partie de cette société littéraire qui s'était placée sous le parrainage des deux superchampions de l'impénitence: Jacques Chardonne et Paul Morand Je suis donc fondé à penser avec regret que, pour l'essentiel, il en partageait l'humeur», explique-t-il, avant d'aborder «son présent, c'est-à-dire l'œuvre qu'il nous laisse.»
L'intellectuel termine alors son discours par une charge violente contre ce qui le «scandalise» dans notre époque.
«La mémoire devenue doxa, la mémoire moutonnière, la mémoire dogmatique et automatique des poses avantageuses, la mémoire de l'estrade, la mémoire revue corrigée et recrachée par le Système [Ce Système évoqué dans l'œuvre de Félicien Marceau].» Il ajoute: «Ses adeptes si nombreux et si bruyants ne méditent pas la catastrophe, ils récitent leur catéchisme. Ils s'indignent de ce dont on s'indigne et qui se soutiennent comme on se souvient.»
À son discours succède celui de Pierre Nora, l'historien rappelle les éléments biographiques de ce juif ashkénaze, qui n'est pas si «imaginaire» qu'il l'écrit dans son œuvre. «La Compagnie vous a ouvert les bras, vous allez connaître avec elle ce que c'est qu'une identité heureuse. Alors souffrez, cher Alain Finkielkraut, - souffrez sans trop souffrir! - de vous y savoir le bienvenu.» conclut-il dans un joli mot d'esprit.
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