sábado, 29 de agosto de 2015

Dans "Le Figaro.fr"


Le geste désespéré d'un père pour faire scolariser son fils autiste
HOME ACTUALITE SOCIÉTÉ

Par Mathilde Belin
Publié le 27/08/2015 à 19:57




La famille d'Émilien s'est vu refuser l'aide d'une auxiliaire de vie pour l'assister en classe de CP. Ce cas souligne le manque de moyens adaptés à la scolarisation des enfants autistes en France.



PUBLICITÉ


Téléviseurs :Pour plus de sensations !J'en profite
1/5


Le père d'un enfant autiste a menacé de mettre fin à ses jours ce jeudi matin à Strasbourg pour réclamer la scolarisation ordinaire de son fils. L'homme est monté en haut d'une grue du quartier de l'Eurométropole vers 4h30 et y a attaché une banderole flanquée de ces mots: «Une rentrée pour Émilien.»

La famille du garçon de 7 ans, qui doit intégrer une classe de CP à la rentrée, s'est vu refuser vendredi dernier le prolongement de l'aide d'un auxiliaire de vie scolaire, alors que l'enfant en bénéficiait déjà depuis deux ans. Cette aide permet à Émilien d'être scolarisé à Sand (Bas-Rhin) dans une école ordinaire, et l'accompagne au quotidien.


La Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) proposait à la famille de scolariser Émilien dans un établissement spécialisé à Molsheim, à trente minutes du domicile familial. Une alternative refusée par les parents: «On aurait un enfant absent du domicile, on ne l'aurait que trois heures par jour et donc les formations que j'ai suivi (pour accompagner au mieux son fils, ndlr), je les aurais faites pour rien», déplore la mère d'Émilien, au micro de France Bleu Alsace.


«Mon mari est prêt à sauter. Il restera en haut tant qu'on ne recevra pas une notification de la MDPH pour 5 demi-journées de suivi par un auxiliaire de vie scolaire qu'on a demandées», a expliqué la mère de l'enfant. Finalement, le père d'Emilien a obtenu gain de cause après cinq heures passées en haut de la grue. La MDPH a accepté de prolonger le soutien d'un auxiliaire de vie scolaire. Mais son geste désespéré montre à quel point les pouvoirs publics peinent encore à trouver des solutions adaptées pour scolariser les enfants atteints d'autisme.
Les carences des pouvoirs publics

La MDPH, par le biais d'une commission, se prononce sur les prestations éducatives adéquates aux enfants handicapés. Son avis est simplement consultatif, les parents gardent le dernier mot en vertu de la loi du 11 février 2005, Elle garantie l'égalité des droits et des chances des personnes handicapées et a permis, depuis, de doubler le nombre d'enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire.

Mais à de nombreuses reprises, l'Etat a montré ses carences en matière de prises en charge des enfants autistes. Manque de places dans les établissements spécialisés, réticence des enseignants à accueillir les enfants autistes, échec de l'accompagnement en milieu ordinaire… Déjà en 2011, le collectif Autisme plaidait pour une solution éducative adaptée à ce handicap, alors qu'il rapportait que 80% des enfants autistes étaient laissés à la porte de l'école. Certaines familles vont même jusqu'à s'exiler en Belgique ou en Suisse pour permettre à leur enfant de bénéficier d'une scolarisation adaptée à leur maladie.

En juillet dernier, l'Etat a été condamné à indemniser sept familles d'enfants autistes pour avoir négligé leur scolarisation. La secrétaire d'Etat chargée des personnes handicapées, Ségolène Neuville, a alors reconnu le «retard historique» de la France dans ce domaine.

Sem comentários:

Enviar um comentário