segunda-feira, 23 de novembro de 2015

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Jawad Bendaoud, le logeur des terroristes, faisait régner sa loi rue du Corbillon
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Par Marie-Estelle Pech
Mis à jour le 23/11/2015 à 09:52
Publié le 22/11/2015 à 19:19




Jawad Bendaoud, qui a fourni un logement au commando de terroristes, avait déclaré juste avant son arrestation en direct sur BFMTV avoir simplement «rendu service» en mettant ce logement à disposition pour une durée de «trois jours».

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La garde à vue de Jawad Bendaoud, l'homme qui a fournil'appartement de la rue du Corbillon à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) aux terroristes du 13 novembre a été prolongée dimanche. Mercredi dernier, il avait déclaré juste avant son arrestation en direct sur BFMTV avoir simplement «rendu service» en mettant ce logement à disposition pour une durée de «trois jours». «J'ai dit qu'il n'y avait pas de matelas, ils m'ont dit “c'est pas grave”, ils voulaient juste de l'eau et faire la prière», expliquait cet étrange logeur, depuisabondamment brocardé sur Internet pour sa supposée naïveté.

Dans son quartier, on le décrit surtout comme «un chef de rue» condamné en 2008 à huit ans de prison pour avoir tué à coups de hachoir un adolescent de 16 ans pour une obscure histoire de portable, déjà dans la rue du Corbillon, décidément mal famée. «Il est à la fois bête, violent et dangereux», explique-t-on à la mairie de Saint-Denis, où l'incroyable aplomb du malfrat devant la télévision a fait rire… jaune.

Les enquêteurs pensent que la cousine d'Abdelhamid Abaaoud a négocié avec lui mardi, cinq jours après lesattentats de Paris du 13 novembre pour obtenir ce logement. «Avec beaucoup de prudence», Hasna Aït Boulahcen aurait organisé la récupération de deux hommes, dont son cousin, cachés à Aubervilliers dans une zone d'entrepôts. Elle serait allée les chercher dans une voiture pour les amener jusqu'au 8, rue du Corbillon. C'est au troisième étage de cet immeuble délabré du centre-ville, où est géolocalisé le téléphone d'Hasna Aït Boulahcen, que l'assaut sera donné la nuit suivante.

Autour de la cour intérieure, on compte 38 logements dont 10 squats. L'appartement occupé par les terroristes, doté d'une porte blindée qui a donné du fil à retordre à la police, n'était pas un squat, précise la mairie même s'il faisait l'objet depuis 2012 d'une procédure d'insalubrité avec injonction de faire des travaux.


Jawad Bendaouf aurait été l'objet de mains courantes déposées par des riverains excédés par ses menaces verbales

Il appartient à trois frères, domiciliés au Raincy et au Blanc-Mesnil. «Marchands de sommeil» notoires, propriétaires de deux autres appartements dans l'immeuble et de dizaines d'autres en Seine-Saint-Denis, les I. avaient été signalés au procureur de la République de Bobigny en 2011 et 2013. Sans résultat selon la mairie.

À sa sortie de prison, en septembre 2013, Jawad Bendaoud, vite devenu «le caïd» de la rue du Corbillon, est mêlé à ces multiples trafics, selon plusieurs riverains. Il est aussi «l'homme de main» des trois frères marchands de sommeil. Ces derniers le chargent de trouver des locataires «au noir» qui payent en liquide puisqu'ils n'ont plus l'autorisation de louer.

À lui de sélectionner des sans-papiers, des personnes en détresse mais aussi des trafiquants ou consommateurs de drogue qui restent quelques jours ou quelques semaines. Il n'hésite pas à employer la manière forte pour les déloger lorsque ceux-ci ont un retard de loyer. Enfin, il aurait été l'objet de mains courantes déposées par des riverains excédés par ses menaces verbales.

Parmi les 70 occupants - dont 28 enfants - du 8 de la rue du Corbillon, certains squattaient, la plupart étaient locataires en bonne et due forme. Depuis l'assaut de mercredi, ils sont logés dans un gymnase municipal. La ville a demandé à l'État de prendre en charge leur relogement, «le plus vite possible».

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