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quinta-feira, 1 de outubro de 2015
DU "Le FIGARO. fr"
Émilie König, une djihadiste française inscrite sur la liste noire des terroristes par les États-Unis
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Par lefigaro.fr
Mis à jour le 01/10/2015 à 14:36
Publié le 01/10/2015 à 09:39
VIDÉO - Cette trentenaire originaire de Lorient a été ajoutée à la liste noire en même temps que Maxime Hauchard et Peter Cherif. C'est la première fois qu'une femme djihadiste est ainsi désignée par les autorités américaines.
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Trois djihadistes français ont été ajoutés, mardi, à la liste noire de «combattants terroristes étrangers» des États-Unis. Parmi eux figure Maxime Hauchard, identifié dans une vidéo de 2014 comme l'un des bourreaux de l'État islamique, mais aussi Émilie König, dont le nom est moins connu. Bien qu'elle ne participe pas directement aux combats, elle est pourtant une figure de la mouvance djihadiste française en Syrie, où elle joue un rôle important de propagandiste et de recruteuse.
«C'est une personnalité dans la communauté djihadiste, elle est très active sur les réseaux sociaux, sert à la propagande et au recrutement de volontaires», confiait mardi soir à l'AFP un responsable de la lutte antiterroriste. «Nous la connaissons très bien». Selon lui, c'est la première fois qu'une femme djihadiste est ainsi désignée par les autorités américaines.
Dans un communiqué, le Département d'État et du Trésor américain indique que cette désignation est liée au fait qu'Émilie König aurait «ordonné à des individus d'attaquer des institutions gouvernementales françaises». Il y a un an, le 23 septembre 2014, le nom de cette djihadiste avait déjà été ajouté par les Nations unies à sa liste des personnes associées à al Qaida en Irak, et faisant ainsi l'objet de sanctions internationales et d'interdictions de voyager.
Parti rejoindre son mari en 2012
Née il y a 31 ans à Lorient, Émilie König est fille d'un gendarme et dernière d'une famille de quatre enfants. Après avoir suivi une scolarité normale, sans être brillante, elle s'est convertie à l'islam au contact de son premier mari, algérien d'origine, emprisonné pour trafic de drogue. Émilie König apprend alors l'arabe, se fait appeler Samra, se voile entièrement et, au contact du groupe islamiste nantais Forsane Alizza, elle commence sa radicalisation. En 2010, portant le niqab, elle est repérée près de la mosquée de Lorient, où elle tentait de distribuer des tracts appelant au djihad. Elle se rend souvent à Paris et se fait remarquer en manifestant aux premiers rangs, intégralement voilée.
Au printemps 2012, convoquée au tribunal de Lorient, la jeune femme s'y présente en niqab, refuse de se dévoiler et provoque une altercation avec un vigile. Elle filme la scène et la poste rapidement sur YouTube, criant à la discrimination. Après la dissolution de Forsane Alizza, dont les principaux membres ont été traduits en justice, elle ouvre plusieurs pages Facebook appelant à la guerre sainte. C'est à cette période qu'elle décide de rejoindre en Syrie son mari, parti pour s'affilier au groupe qui allait devenir l'État islamique. Il sera tué peu après. Laissant ses deux enfants en France, elle fait partie des premiers Français à avoir franchi la frontière turque pour prendre part au djihad en Syrie.
Vidéos de propagande
Émilie König ne prend pas part aux combats. Au sein de Daech, les femmes sont plus souvent confinées à des rôles de soutien et ne sont pas considérées comme des combattantes potentielles. Elle apparaît en revanche dans de nombreuses vidéos de propagande. Dans l'une d'elles, mise en ligne le 31 mai 2013, elle pose avec un fusil à canon scié, comme si elle s'entraînait au tir. Dans une autre, postée un mois plus tard, elle adresse un message de propagande à ses enfants restés en France. «N'oubliez pas que vous êtes musulmans», dit-elle à ses fils, confiés à leur grand-mère. «Le djihad ne cessera pas aussi longtemps qu'il y aura des ennemis à combattre».
Surveillée par les services de renseignements, elle est surprise en train d'appeler ses contacts en France pour les inciter à monter des attaques contre les institutions françaises, ou à s'en prendre aux femmes de soldats français déployés notamment au Mali. Elle est visée notamment par une enquête sur le départ en Syrie d'une dizaine de jeunes gens de la région nîmoise. Une source proche du dossier, qui demande à ne pas être identifiée, la décrit comme «une excitée», qui aurait proclamé sa volonté de commettre un attentat suicide, même si «ces gens-là sont souvent dans le déclamatoire».
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