"As minhas palavras têm memórias ____________das palavras com que me penso, e é sempre tenso _________o momento do mistério inquietante de me escrever"
segunda-feira, 22 de fevereiro de 2016
En Amerique, les "Primaires"...
Primaires américaines : Trump triomphe, Clinton gagne, Bush abandonne
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Par Laure Mandeville
Mis à jour le 21/02/2016 à 14:01
Publié le 21/02/2016 à 08:35
REPORTAGE/VIDÉO - Mais un événement tout aussi important est la forte poussée de Marco Rubio qui efface sa défaite du New Hampshire et se présente comme la relève du parti républicain.
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Laure Mandeville, envoyée spéciale à Columbia en Caroline du sud
Soirée lourde en nouvelles fracassantes ce samedi, avec la victoire très nette de Donald Trump en Caroline du sud, et celle très claire d'Hillary Clinton dans le Nevada. Jeb Bush a aussi annoncé qu'il abandonnait la course présidentielle, après être arrivé en quatrième position avec à peine 8% des voix, une nouvelle déception qui lui a porté le coup de grâce. En remportant l'état du Palmier avec un score très substantiel de 32,5% des voix, résultat qui le place à 10 points de son adversaire le plus proche, le milliardaire newyorkais Donald Trump prouve qu'il va rester un concurrent incontournable dans la course à la nomination républicaine, malgré le fort malaise qu'il suscite au sein de l'establishment de son parti, peu rassuré par sa candidature et pris de court par son succès.
Son bon score chez les évangéliques, qui représentaient 75% de l'électorat de Caroline du sud, augure bien de la suite, pour lui, dans les états du sud, très nombreux, qui vont être en lice lors du Super mardi du 1er mars. «L'histoire est de son côté», écrivait carrément ce samedi soir le journal USA Today, rappelant que depuis 1980, il n'est jamais arrivé qu'un candidat qui avait gagné le New Hampshire et la Caroline, ne soit pas nominé par le parti. «Donald Trump ne va pas disparaître», a confié de son côté au Figaro le consultant politique Bruce Haynes, jugeant que cet outsider hors norme avait prouvé qu'il était un candidat sérieux.
Mais la réalité pour Trump est que contrairement aux précédents vainqueurs, sa victoire ne lui permet pas de rallier l'establishment derrière sa bannière, bien au contraire. Il reste puissant, mais avec le rétrécissement de la course, il va aussi se retrouver forcé d'élargir sa base s'il veut être compétitif face aux deux trois candidats qui vont surnager, nous a confié ce samedi le consultant politique Bruce Haynes.
L'émergence d'un course à deux
De ce point de vue, la forte percée de Marco Rubio, qui bataillait encore dans la soirée avec Ted Cruz pour la seconde place, devançant ce dernier de quelques dixièmes de points selon des résultats partiels (22, 5% contre 22,3), est presque aussi importante que la victoire de Trump pour la dynamique de la course. Le résultat de Caroline du sud efface en effet l'échec essuyé dans le New Hampshire par le jeune sénateur. Avec ce retour en grâce, Marco Rubio semble en passe de s'imposer comme l'alternative à Trump et le futur visage du mouvement conservateur.
C'est en tout cas ainsi que le jeune Cubain Américain de Floride s'est présenté ce samedi soir, dans un discours inspiré, dans lequel il a annoncé l'émergence d'»un nouveau mouvement conservateur du 21ième siècle», «prêt à faire pour les futures générations ce que la génération Reagan a fait pour la sienne». La présence à ses côtés de la jeune et séduisante Indienne américaine Nikki Haley, gouverneur de Caroline du sud, mais aussi celle de Tim Scott, sénateur afro-américain conservateur haut en couleur et très populaire - projetait soudain l'image d'un parti républicain plus ouvert et plus divers, contrairement à l'image d'épinal d'un parti vieux et blanc, habituellement véhiculée par les démocrates.
«Si par la volonté de Dieu, je deviens le 45ème président des Etats-Unis, l'histoire dira que c'est ici, en Caroline du sud, que nous avons fait le premier pas vers un nouveau Siècle américain», a lancé un Marco Rubio radieux lors de sa soirée de célébration des résultats à Columbia. Dans la salle, absolument comble, l'ambiance était électrique chez ses partisans, persuadés d'assister à un moment important.
Les partisans de Jeb Bush pourraient se reporter sur Marco Rubio
Le fait que le chrétien conservateur Ted Cruz n'ait pas été capable de faire mieux dans une Caroline du sud pourtant considérée comme très conservatrice, suggérait en revanche que ce rival de Rubio allait avoir du mal à rassembler au delà de sa base naturelle dans le reste du pays. Du coup, le consultant Bruce Haynes a parlé «d'une compétition à trois» qui pourrait «rapidement se transformer en course à deux» entre Trump et Rubio. «Si les forces anti Trump commencent à se rassembler autour de Marco, l'homme d'affaires aura moins d'oxygène qu'il n'y paraît à première vue, il lui faudra élargir sa base, prouver qu'il peut aller plus loin que les 30% de mécontents», a noté Haynes, qui pense aussi que la dynamique Rubio pourrait priver d'oxygène la campagne Kasich et forcer ce dernier à renoncer.
Dans les prochains jours, la dynamique devrait être d'autant plus favorable à Rubio qu'il devrait bénéficier d'une bonne partie des voix de l'électorat de Jeb Bush, maintenant que ce dernier a quitté la course. La proximité entre les deux candidats, malgré les tensions qui les ont opposées dans les derniers jours de la campagne, était visible à l'œil nu ce samedi soir, au QG de Marco Rubio. Quand Jeb Bush est soudain apparu sur un grand écran retransmettant son discours sur CNN, pour annoncer son retrait de la course, le public a commencé par applaudir vigoureusement, pour marquer sa satisfaction, mais a ensuite réagi positivement et avec émotion à plusieurs moments de son discours. Il est vrai qu'il y avait une certaine émotion dans l'air.
Pour Jeb Bush, fils de famille, dont le père et le frère furent tous deux présidents des Etats-Unis, c'était l'enterrement d'un rêve et d'une campagne qui n'aura jamais décollé. Selon des sources internes à sa campagne, le candidat était à court d'argent. «C'est une manière triste de fermer le chapitre d'une famille qui a tant fait pour le parti et pour le pays, a noté le consultant conservateur Bruce Haynes, qui semblait refléter un avis très partagé. Mais il est vrai qu'une vague de changement profonde souffle sur le pays».
Hillary Clinton espère avoir enclenché une dynamique salvatrice
Le même jour, dans le Nevada, Hillary Clinton arrachait une victoire claire, avec 52% des voix, contre 47,5 à Bernie Sanders. Le score reste serré, surtout si l'on se souvient qu'il y a encore un ou deux mois, Sanders était à 20 points derrière son adversaire. Mais ce succès n'en est pas moins un grand soulagement pour la candidate, qui se retrouve remise en selle, à une semaine de la primaire démocrate de Caroline du sud, où elle a toutes chances de mobiliser une partie substantielle du vote noir.
Bernie Sanders va s'efforcer de réduire l'écart, notamment en faisant appel au vote des jeunes afro-américains, qui semblent être intéressés par son discours de combat contre les inégalités, même si leurs aînés eux se réclament d'Hillary. Mais en gagnant dans le Nevada, Clinton espère sans doute avoir créé une dynamique de succès salvatrice.
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