Israël - Palestine : j'espère voir de mon vivant une paix durable
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LE PLUS. Voilà neuf jours que Tsahal a lancé l'opération "Bordures Protectrices". Destinée à affaiblir le Hamas, et à répondre aux centaines de roquettes tirées depuis Gaza, l'offensive israélienne a déjà fait plus de 200 morts côté palestinien. Notre chroniqueur a voulu réagir à une situation qu'il trouve particulièrement injuste.
Édité par Akhillé Aercke Auteur parrainé par Hélène Decommer
Des palestiniens arrivant à Gaza, après avoir fui la zone frontalière avec Israel, le 16 juillet 2014 (MAHMUD HAMS/AFP)
Depuis plusieurs jours maintenant, les bombardements s'intensifient à Gaza. Sur les réseaux sociaux, des images accablantes m'ont fait sortir de mon silence.
L'engrenage a été enclenché suite à la disparition de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, les corps de ces derniers ayant été retrouvés sans vie. L'Etat israélien n'a pas poursuivi d'enquête pour enlèvements et homicides volontaires. Mais cela ne fait aucun doute pour eux. Il accuse le Hamas comme étant l'auteur des faits.
La réaction a été quasi instantanée, un jeune Palestinien a été retrouvé brûlé vif par des groupuscules extrémistes israéliens. Quelques jours plus tard, un Americano-palestinien a été défiguré par la police israélienne. L'enquête est en cours.
Ce qui a donné lieu à des tirs de roquettes depuis Gaza. L'Etat israélien a répondu aux tirs de manière disproportionnée. Une attaque légitime puisque je le rappelle, elle a pour cible les dirigeants du Hamas. Des dirigeants, qui au passage font parti d'un gouvernement démocratique.
David contre Goliath, dans l'indifférence générale
Depuis, on assiste à un remake de "David contre Goliath". François Hollande, ainsi que le porte-parole de la Maison blanche condamnent les tirs de roquettes.
On déplore plus de 200 morts et plus de mille blessés côté palestinien.
À l'issue des bombardements, les tirs de roquettes se sont multipliés depuis Gaza dont la plupart interceptés en plein vol, par Tsahal, via son système unique au monde, l'Iron Dome.
Devant ce spectacle de désolation, l'ONU a appelé immédiatement à un cessez-le-feu.
Benyamin Netanyahou, quant à lui, obstiné, semble vouloir encore en découdre: "Aucune pression internationale ne nous empêchera de frapper les terroristes qui nous attaquent"
Cependant, les États-Unis ne font que condamner les tirs de roquettes et soutiennent la démarche "responsable" de Netanyahou. François Hollande, quant à lui, a déjà son parti pris en affichant clairement son soutien à Israël : "Il appartient au gouvernement israélien de prendre toutes les mesures pour protéger sa population face aux menaces."
Puis la pression au sein même de son parti le pousse à faire machine arrière. François Hollande décroche son combiné pour exprimer "ses inquiétudes" à Mahmoud Abbas. En prenant acte de ses déclarations, je comprends mieux pourquoi il est présenté selon les sondages comme le pire président de la Ve république.
Je suis allé jusqu'à l'imaginer en train de composer le même texto genre "je t'aime" à deux destinataires différents comme Valerie Trierweiller et Julie Gayet. Pardonnez mon imagination débordante. En tout cas, il ne faut rien attendre de lui ni d'Obama pour dénouer la situation.
Un autre point de vue
Abby Martin journaliste à Russia Today dénonce dans son journal télévisé l'impartialité (lien en anglais, ndlr) ainsi que le manque d'éthique et de neutralité des médias dans le monde. En s'appuyant sur les titres du "Wall Street Journal" : "La défense aérienne israelienne intercepte toujours plus de roquettes alors que les combats se poursuivent."
Extrait du journal télévisé de Russia Today, le 9 juillet 2014 (en anglais, ndlr)
Ou encore celle du "Los Angeles Times" : "La portée des roquettes palestiniennes s'élargi en Israël". Et aussi un titre du "New York Time"s : "Israël et le Hamas échangent des coups de feu", donnant l'illusion que cela se joue à armes égales. Alors qu'il n'en est rien. Israel est la 4e puissance militaire mondiale.
Stéphane Hessel, reviens, ils sont devenus fous !
À croire, comme disait le défunt et éminent Stéphane Hessel que "le gouvernement israélien ne veut pas la paix." Stéphane Hessel, ou le courage poussé à son paroxysme.
Il n'était pas à son coup d'essai, en dépit de la véhémence des attaques dans sa communauté. Il a toujours pris parti pour l'oppressé plutôt que pour l'oppresseur, à l'instar de son homologue Edgar Morin.
Il a eu le courage de s'insurger contre Israël lors des bombardements de 2009 les qualifiants de "crime contre l'humanité", il a toujours milité pour la juste cause et la vérité.
Vous savez, lorsque l'on emprunte le chemin de la vérité, s'abat sur nous les critiques et les insultes, la cruauté des détracteurs et leur complots, jamais le mensonge n'a supporté la vérité.
Le mensonge dit un jour à la vérité: "Je sais que tu triompheras toujours sur moi, et ma seule arme contre toi est de faire beaucoup de bruit autour de toi afin de retarder ta victoire."
Qui ne dit mot consent
Hormis quelques déclarations timides appelant au cessez le feu, la communauté internationale reste inerte, un silence qui dérange.
Ce qui m'amène à cette réflexion d'Edward Saïd extrait de son ouvrage, "Culture et impérialisme" :
"[...] la terre constitue de fait un seul monde, où il n'y a pratiquement pas d'espaces vides et inhabités. De même qu'aucun d'entre nous ne se trouve hors de la carte ou au delà, nul n'est entièrement étranger à la lutte dont elle est l'enjeu. Bataille complexe et captivante, car elle ne se livre pas seulement avec des soldats et des canons mais aussi avec des idées et des formes, des images et de l'imaginaire."
Comme l'a dit Tarik Ramadan citant sa Ministre suisse des Affaires étrangères, "Quand un éléphant se dispute avec une souris, dire que l'on est neutre, c'est avoir pris le parti de l'éléphant." Je veux tout de même rester neutre en pensant utopiquement que la souris et l'éléphant peuvent vivre pacifiquement ce qui demandera beaucoup de sacrifices d'un côté comme de l'autre.
J'ai quelques souvenirs d'une sortie en Allemagne, alors que j'étais élève au lycée Yves Kernanec, au cours de laquelle j'avais fait la rencontre de jeunes juifs venant d'Israël. Ce qui m'avait frappé ce n'est pas tant l'amour indéfectible pour Israël mais la propagande anti-arabe dans leur propos.
À l'époque déjà je m'inquiétais de ce lavage de cerveau, de cette haine viscérale des arabes transmise dès la naissance. Comment alors, avec cette éducation penser que la paix est possible?
Je me dis qu'aujourd'hui ce sont probablement ces mêmes personnes qui bombardent Gaza. Puisque tout acte est inéluctablement influencé par une idéologie.
Partout dans les grandes villes du monde (New York, Paris, Bruxelles, Londres) des rassemblements de soutien aux gazaouis se sont formés. Les Neturei Karta, des juifs orthodoxes se sont joinst aux cortèges. D'autres mobilisations sont à venir.
Une seule solution, pour enfin en finir
La population confinée dans la bande de Gaza, avec un accès restreint à l'eau potable sous blocus israélien, observe tout de même le jeûne du mois de Ramadan.
La situation ne fait qu'empirer de jour en jour. D'hier à aujourd'hui ces raids sporadiques sous l'égide des gouvernements qui se sont succédés n'ont apporté aucune solution sinon ont fait en 10 ans plus de 8000 morts, la majorité étant des civils.
L'histoire se répète encore et toujours, un éternel recommencement. Pourquoi Tsahal poursuit-elle ces frappes en toutes impunité ? C'est juste passez moi l'expression, la Gazastrophe !
Pour mettre un terme à ce conflit qui dure depuis trop longtemps déjà, la solution est pourtant simple, attention scoop dans cinq secondes, elle est et ne peut être que diplomatique. Rendre les territoires occupé depuis près de 45 ans.
Créer deux Etats distincts et indépendants, Israël et la Palestine. Malheureusement tout ceux qui s'y sont attelés sont morts en cours de route, je pense notamment à Yitzhak Rabin, Yasser Arafat...
Il faut impérativement reprendre les négociations israélo-palestiniennes. J'espère avoir la chance de voir de mon vivant une paix durable.
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